Originaire de Junior Centrale Supélec, à l’époque, J2S, Olivier Fournier a réalisé deux mandats à la Confédération Nationale des Junior-Entreprises (CNJE). Le premier, en tant que Responsable Juridique de 2008 à 2009, et le second, en tant que Président, de 2009 à 2010. Il a impulsé la création du Comité d’Orientation Stratégique (COS) de la CNJE en 2012, duquel il a été membre jusqu’au 31 décembre 2019. Il revient sur son expérience Junior-Entrepreneur et sur la notion d’engagement.
Tu étais Président de la CNJE puis membre du Comité d’Orientation Stratégique. Qu’est ce que cela représente pour toi ?
J’ai souhaité apporter au Mouvement ce que n’ai pas pu avoir pendant mon mandat : le recul d’anciens dans le monde professionnel. Gérer la CNJE, gérer une entreprise, c’est à peu près la même chose. Pendant mes sept premières années de carrière, j’ai évolué dans l’économie sociale et solidaire. Les connaissances apprises dans ce domaine m’ont permis de transférer à la CNJE un certain nombre de savoirs.
Enfin, être à la CNJE, puis dans le COS est avant tout un engagement humain. On rend au Mouvement tout ce qu’il a pu nous apporter, avec en plus, un recul professionnel et la possibilité de donner aux mandats suivants des retours d’expériences humaines et professionnelles.
Je ne m’attendais pas à y rester aussi longtemps. C’est pourquoi j’ai estimé qu’il était temps pour moi de laisser la place aux nouvelles générations, en ne renouvelant pas mon mandat. Depuis un moment, le COS est professionnel, pérenne, avec des membres variés.
Pour toi, qu’est ce que l’engagement, et en quoi le Junior-Entrepreneur est engagé ?
Le Junior-Entrepreneur a un engagement bénévole et volontaire. C’est même un élément clé. Sa vocation est de donner de son temps gratuitement et contribuer à son écosystème, qui est notamment composé des entreprises, des établissements d’Enseignement Supérieur et des autres Junior-Entreprises.
C’est une belle chose que d’avoir cet engagement au profit d’une cause qui rassemble. La raison d’être du Junior-Entrepreneur est de donner les clés du monde réel aux étudiants, pour lesquels les enseignements sont davantage théoriques.
Vivre l’expérience Junior-Entreprise c’est aussi apprendre à passer le témoin du savoir, de l’organisation de structure, et c’est un beau message dans une société qui est par moment assez individualiste. Derrière cette société, il y a des femmes et des hommes qui s’engagent pour apporter quelque chose et apprendre par eux-mêmes et se construire professionnellement et personnellement.
En résumé, c’est une expérience assez profonde d’aider à se construire tout en se construisant soi-même.
Il te suffit de te rapprocher de l’association ancrée dans ton établissement et de te renseigner sur les périodes de recrutement pour devenir membre.
Il n’y en a pas dans ton école ? Tu peux créer ta Junior-Entreprise !
En quoi l’aventure J.E. t’a aidé dans le monde professionnel ?
L’expérience J.E. et CNJE m’a apporté un réseau professionnel. C’est notamment à travers Nicolas Rossignol (n.b. Tout Le Monde Contre Le Cancer) que j’ai connu mon premier employeur, NQT (Nos Quartiers ont des Talents).
C’est aussi les savoirs et les savoir-être qui m’ont été par la suite utiles professionnellement. On apprend énormément de choses, que ce soit dans le relationnel, la communication, le management, le fait de côtoyer des profils divers et variés. Tous ces savoirs sont concrets, et utilisés au quotidien dans le monde professionnel.
Quand on me pose la question, “Comment as-tu commencé ta carrière professionnelle ?” Je réponds : “En passant par la CNJE.”
Que penses-tu de l’évolution du Mouvement ces dernières années, et comment l’imagines-tu dans le futur ?
On est sur un Mouvement qui s’est diversifié et qui continue de se professionnaliser. Notamment par une diversification de profils et de structures, puisqu’on parle aujourd’hui de Juniors spécialisées*. À l’époque, on parlait de Juniors atypiques mais on ne les qualifiait pas encore. Le Mouvement est également plus dense, puisqu’il y avait 145 Juniors à l’époque, et actuellement 200. C’est un saut en avant, positif, car plus on est nombreux, plus on partage et plus on vit l’expérience Junior-Entreprise. En ce sens, c’est un message positif envoyé à l’ensemble des parties prenantes.
À l’avenir, je pense que les Juniors doivent être plus présentes sur les sujets sociétaux. On est sur un monde en train de se transformer, avec un certain nombre de défis, et les Junior-Entrepreneurs doivent être précurseurs en proposant des prestations, des modes de gouvernance, et être encore plus novateurs.
En 50 ans, le mouvement a montré qu’il était précurseur. En pleine transformation, il doit rester précurseur et ne pas perdre l’avance qu’il a eu sur les cinq dernières décennies.
*Les Juniors spécialisées sont des structures issues d’écoles spécialisées. Elles comprennent par exemple École du Louvre Junior Conseil, Junior-Entreprise de l’École du Louvre, spécialisée dans l’art, Junior ISIT, Junior-Entreprise de l’ISIT, spécialisée dans les langues, ou encore Synerg’hetic, Junior-Entreprise de HETIC, spécialisée dans l’univers du web.
Projets réalisés par nos Junior-Entrepreneurs
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